Aperçu de l'offre
- Niveau d'expérience 5-10
- Niveau d'etude Bac + 5
- Contexte
L’amélioration de la santé des adolescents et des jeunes est une volonté politique de l’État du Sénégal. C’est pourquoi il a souscrit à des engagements internationaux, adopté des textes législatifs et réglementaires, et mis en œuvre des documents-cadres de référence pour l’accès universel aux services de santé.
Toutefois, malgré cette volonté politique et le développement de stratégies nationales en la matière, des efforts restent à faire. Bien que l’État du Sénégal ait fait de la santé sexuelle et reproductive une priorité, les adolescentes, adolescents et jeunes ont des problèmes d’accès à l’information et aux services de santé sexuelle et reproductive. Les interventions en santé et droits sexuels et reproductifs (SDSR) sont plus concentrées dans les agglomérations urbaines et les espaces scolaires posant ainsi un problème de couverture géographique.
Le rapport de l’ANSD 2018 estimait la population de Kédougou à 172 482 habitants, avec une proportion de femme estimée à 49% et 22% d’adolescent.es ayant entre 10 et 19 ans (soit 38 455 adolescents.es) et une proportion importante d’entre eux ne jouissent pas de leurs droits et ont une connaissance et un accès très limité aux services SDSR. De plus, au moins 45% des adolescentes et adolescents ne sont pas scolarisés ou sont actuellement déscolarisés. Les barrières socioculturelles, religieuses, matérielles, politiques et économiques font obstruction à la réalisation de ces droits et services SDSR des adolescentes et adolescents à Kédougou. L’accès à la santé et aux droits sexuels et reproductifs des adolescentes et adolescents constitue un problème réel. Plusieurs infrastructures sociales de base, dont les services de santé, sont grandement déficitaires pour répondre aux besoins d’une population en majorité de jeunes et surtout celle installée dans les zones aurifères et frontalières.
Fort de ce constat, le projet DAMCAM (2019-2024), mis en œuvre par Carrefour International en partenariat avec CONAFE, ACTIONAID et APROFES à Kédougou, a été conçu pour contribuer à l’amélioration de l’accès aux services relatifs à la santé et aux droits sexuels et reproductifs mettant l’accent sur les femmes et les adolescentes de 10 à 19 ans.
Il s’agit dès lors d’améliorer l’accès à des informations de qualité sur la santé et les droits sexuels et reproductifs à travers une approche inclusive utilisant à la fois (i) des outils d’information, d’éducation et de communication (IEC) (ii) des actions de sensibilisation des détenteurs de droits et de responsabilités (jeunes, parents, leaders traditionnels et religieux) et (iii) des activités de formations ciblées pour les adolescentes et adolescents dans les communautés.
- Justification
À la suite du renforcement des capacités des parties prenantes et la sensibilisation des communautés, des détenteurs d’obligations, des détenteurs de responsabilités et des détenteurs de droits, la mise en œuvre du projet DAMCAM conduit à la troisième phase relative au plaidoyer, et ce à l’endroit des élus et autorités pour une prise en compte dans les politiques publiques locales, la santé reproductive des adolescent.es et le budget sensible au genre.
Depuis 2022 le projet DAMCAM s’est engagé dans un processus de plaidoyer auprès des élus locaux afin que les dimensions Santé Sexuelle et Reproductive des adolescentes et le budget sensible au genre (autonomisation des femmes et des filles) soient prises en charge par les collectivités territoriales dans la région de Kédougou.
Des actions ont été menées en prélude notamment la formation des pairs-éducateurs.trices, jeunes filles leaders et autres adolescent.es et des élus de la région, la création et/ ou la redynamisation des conseils consultatifs, conseils municipaux d’enfants et clubs de jeunes filles dans la région de Kédougou.
La prochaine étape du projet est de soutenir les adolescentes et adolescents à prendre en charge eux-elles-mêmes le plaidoyer auprès des autorités locales et administratives pour une appropriation institutionnelle de la santé reproductive et du budget sensible au genre dans les politiques au niveau local et régional.
Ce plaidoyer va s’appuyer sur les organisations de jeunes, telles que les conseils consultatifs, les conseils communaux et les clubs de jeunes filles et une responsabilisation de celles-ci dans la prise en compte de la SDSR par les collectivités territoriales.
Par conséquence, il sera utile de disposer d’arguments, de messages, d’approche, de communication et d’activités planifiées pour atteindre les objectifs de plaidoyer.
Ce plaidoyer touche essentiellement les élus locaux mais aussi les élus nationaux notamment celles et ceux appartenant à la région de Kédougou et les autorités administrative locales et les ministères de la santé et de l’action sociale, de la famille et du genre et de la jeunesse.
L’organisation de cet atelier d’élaboration d’une stratégie de plaidoyer pour la prise en compte de la santé de la reproduction et de la budgétisation sensible au Genre dans les politiques locales de développement constitue un moment de planification stratégique et de construction des alliances en vue de bien mener le plaidoyer.
L’appui d’un.e consultant.e expert.e en plaidoyer sera donc nécessaire pour accompagner le travail du projet et des partenaires dans la mise en œuvre du plaidoyer.
- Objectifs de l’Atelier d’élaboration d’une stratégie de plaidoyer
- Appuyer les organisations de la société civile (conseils consultatifs, conseils communaux, clubs de jeunes filles) à élaborer une stratégie locale et nationale de plaidoyer et lobbying (rencontre jeunes-élus, participation des jeunes dans les débats d’orientation budgétaire des communes, rencontres jeunes et leaders-ministres, etc.) en faveur de la Santé de la Reproduction et d’un budget sensible au genre des adolescent.es dans les trois départements d’intervention du projet.
- Réunir les représentants de la société civile (CME, CJF, pairs éducatrices/teurs, CCEJ) et des parties prenantes alliées pour développer des argumentaires de plaidoyer, des actions de sensibilisation et de lobbying à développer auprès des détenteurs d’obligation ;
- Identifier les composantes de la stratégie de plaidoyer et identifier des messages clés pour les argumentaires juridiques, religieux et moraux afin de favoriser l’engagement des élus à favoriser une plus grande prise en charge de la santé de la reproduction et du budget sensible au genre par les structures publiques locales ;
- Consolider les alliances pour le plaidoyer auprès des détenteurs d’obligations ;
- Choisir les actions et la façon de participer dans les débats d’orientation budgétaire pour défendre les droits des adolescent.es à la santé de la reproduction et le budget sensible au genre ;
- Identifier les moyens humains, techniques et financiers utiles et pertinents pour élaborer une stratégie de plaidoyer ;
- Vue d’ensemble du rôle du/de la consultant. e
- La/le consultant. e devra concevoir des outils nécessaires pour l’atelier d’élaboration de la stratégie de plaidoyer qui aura lieu fin septembre 2023 à Kédougou pendant quatre jours ;
- La/le consultant. e, en synergie avec l’équipe de DAMCAM et les partenaires, devra proposer un agenda et participer au renforcement des capacités des participant.es sur les techniques de plaidoyer ;
- La/le consultant. e devra rédiger la stratégie de plaidoyer sur la base de tout ce qui est recueilli lors de l’atelier ;
- Lorsqu’il/elle formule des recommandations, elle/il devra tenir compte des porteurs du plaidoyer (adolescentes et adolescents) et des cibles (notamment élus locaux) ;
- Il facilitera la rencontre et diverses activités qui se tiendront à Dakar dans le cadre du plaidoyer (Organisation de l’atelier national de rencontre entre autorités, OSC et les Adolescent.es) ;
- Conseil (présentiel ou à distance) pour le comité de suivi du plaidoyer afin d’aider les adoscent.es dans le déroulement des activités de plaidoyer
- Livrables attendus
- Outils d’animation de l’atelier d’élaboration de la stratégie de plaidoyer ;
- Agenda de l’atelier (à valider avec le comité de suivi) du plaidoyer (CI, AA, CONAFE et APROFES) ;
- Animation avec le comité de suivi du plaidoyer
- Plan d’action et stratégie du plaidoyer au sortir de l’atelier ;
- Qualifications du/de la consultant.e
- Expérience éducative ou vécue en sociologie / études sociales ou en plaidoyer ;
- Expérience avérée de travail avec les adolecent.es, les ONG, la santé et droits sexuels et reproductifs (SDSR) ou la budgétisation sensible au genre ;
- Connaissance de la santé de la reproduction, de l’égalité de genre et de l’intersectionnalité ;
- Capacité de rédiger une stratégie de plaidoyer ;
- Connaissance des langues locales est un avantage (peulh et/ou malinké, diakhanké).
- CANDIDATURE
Les candidat-e-s intéressé-e-s doivent soumettre le dossier complet au plus tard le vendredi 25 septembre 2023 à 17h aux adresses suivantes : infoDAMCAM@cintl.org et laffewe@cintl.org :
- Un CV détaillé ;
- Une offre technique ;
- Une offre financière incluant seulement les honoraires du/de la consultant. e ;
- Agenda d’exécution.